Voilà qui explique l’étrange nom du blog, son iconographie et les références inhabituelles pour un blog enseignant!
Ainsi, avant d’être maître d’école, j’ai servi mon pays comme militaire pendant 12 ans, occupant des postes de commandement et d’État-Major suite à ma formation à St-Cyr Coëtquidan.
Une pédagogie étrange mais qui fonctionne de manière extraordinaire : transposition de l’attitude de chef au combat dans une salle classe !
Aussi surprenant que cela puisse paraître, considérant les réussites que j’ai pu constater, les métiers de militaire et de maître d’école ne sont pas si opposés qu’ils n’y paraissent. Je pense même qu’ils ont en fait de très nombreux points communs. Ainsi, ma pédagogie et mon attachement aux valeurs sont largement imprégnés de mon expérience de chef militaire
J’avais déjà pu présenter un livre particulier sur Freinet qui confirme d’une certaine manière la transposition possible entre le monde de l’enseignement et le monde militaire (Freinet : un pédagogue en guerres – lien). Plus récemment, j’ai pu résumer ma pédagogie cf. article « pédagogie milimaitre d’école«
Interview mon-capitaine.com – Suite présentation
Un ami qui tient le blog mon-capitaine.com m’a interviewé et il y a quelques temps.
Cette interview permet de compléter la courte présentation que j’avais pu laisser auparavant. Elle est relayée sur le lien du site mon-capitaine.com – également reprise ci-après.

(illustration « serment de 14 »)
Mon Capitaine : Tu es Saint-Cyrien et Maitre d’école. C’est plutôt atypique ! Comment en es-tu arrivé là ?
Comme beaucoup d’officiers de carrière, j’ai commencé à réfléchir sur ma 2e partie de carrière après le commandement d’une compagnie (120 personnes).
Très satisfait de mon expérience au sein de l’armée, j’avais néanmoins du mal à me projeter pour la suite.
De plus, la hiérarchie me pesait et j’avais eu quelques rapports assez houleux lors de certaines affectations. Une fois ma décision prise de quitter les armées, j’ai dû lancer une réflexion complexe sur ma reconversion…
J’ai naturellement utilisé la méthode de raisonnement tactique.
Ensuite il a fallu tester en réel mes pré-dispositions (réalisation d’une colonie de vacances en tant qu’animateur…), et enfin réaliser des enquêtes « terrain » auprès d’enseignants.
Mon Capitaine : tu as un blog milimaitredecole.home.blog. De quoi s’agit-il ?
Ce blog est pour l’instant un blog d’enseignant assez classique, qui relaye certaines expériences actuelles.
Depuis 2 ans en CP, je travaille avec une méthode de lecture qui montre une réussite extraordinaire et à laquelle j’ai réalisé certaines adaptations (j’ai même invité l’auteur du manuel qui a été ravi de voir l’utilisation que j’en faisais)
Mon Capitaine : qu’est-ce qui t’a motivé à créer ce blog ?
Comme abordé précédemment, transmettre l’expérience actuelle relative à mon manuel de français.
A terme, je souhaiterais également pouvoir aborder dans ce blog mon passé d’officier et montrer en quoi les métiers de professeur des écoles et d’officier au contact sont analogues (50% du savoir-faire et 90% du savoir-être)
Mon Capitaine : quelle compétence militaire te sert le plus dans ton nouveau métier et pourquoi ?
Comme abordé ci-dessus, avant de parler de compétence, ce qui me sert le plus est avant tout le savoir-être que j’ai acquis lors de mes années comme officier. Dans ce cas, c’est l’exemplarité (et si je peux en signaler une 2e : polyvalence).
En termes de compétences militaires, je parlerai plutôt de compétences liées au commandement, dans ce cas, c’est la gestion de groupes au quotidien.
Également le culte de la mission, mettant en place des systèmes d’évaluation de ma pédagogie et de retour d’expérience.
Mais, certaines compétences purement militaires sont exploitées. C’est le cas des connaissances dans le cadre d’enseignements liés à l’histoire des 2 guerres mondiales.
C’est également le cas des compétences de gestion de crise lors de simulation de confinement ou d’évacuation.
Mon Capitaine : Pour toi, qu’est-ce qui marche le mieux avec les élèves ?
Le partage et la confiance.
Mon Capitaine : Et avec les parents ?
La communication régulière.
Mon Capitaine : Quelle est l’anecdote la plus croustillante de ta nouvelle vie ?
Avec élèves : j’ai pu réaliser une reconstitution de la fête de la fédération en reprenant le serment de Lafayette accompagné d’une remise cocarde tricolore et levée de couleurs.
Sur un autre registre avec hiérarchie : Un
inspecteur a utilisé une inspection en vue de m’intimider pour étouffer
une affaire. Là encore, j’ai puisé dans mes ressources d’anciens
officiers les qualités qui m’ont permis de tenir et faire face :
combativité, désintérêt, force intérieure. J’ai alors sollicité le
niveau hiérarchique supérieur et montrer toutes les incohérences
rédigées dans le rapport d’inspection. Ce rapport a ensuite
mystérieusement disparu de mon dossier de carrière!
Mon Capitaine : Si tu avais un conseil à donner à tous les autres maitres d’école, qu’est-ce que tu leur dirais ?
Professeur des écoles est Le plus beau métier du monde… pour ceux qui ont de l’énergie à revendre et qui recherchent un métier pour lequel on a le droit d’être passionné tout en étant plutôt libéré de la pression hiérarchique.
Mon Capitaine : Gestion de conflit avec les élèves, l’administration ou les parents, comment tu gères ?
Comme au combat dans l’esprit, mais avec une dose de souplesse en pratique.
- Avec les élèves : les punitions n’existent presque pas dans ma classe. J’utilise le principe de « ceinture du comportement » qui permet d’associer responsabilité, autonomie avec bon comportement.
- Si un élève est trop turbulent, sa punition est de ne pas travailler (le travail est en effet valorisé). J’invite également à plus de dialogue.
- Avec les parents, très bonnes relations en général grâce à une communication importante. Si conflit, trouver un terrain d’entente, si besoin donner en partie raison (ça coute un peu d’amour propre mais si ça peut détendre le partenaire principal de l’éducation de l’enfant qui est son parent !)… mais la règle de base que doivent respecter les parents est de ne pas dénigrer le travail de l’enseignant devant l’enfant. Si désaccord, le gérer entre adultes.
- Gestion de conflit avec l’administration : étant donné la complexité et mon « incompétence » dans ce domaine, le mieux que j’ai trouvé est l’aide des syndicats ! (ce que je ne connaissais pas à l’armée !)
Mon Capitaine : Pour arriver à mener tous tes projets de front, quelle est la méthode que tu appliques ?
Je réalise un plan d’action initial à chaque rentrée puis retour d’expérience régulier et plus complet lors de chaque vacance scolaire.
Mon Capitaine : Quelle est ta plus belle réussite ?
100% lecture fin CP. (et aussi la transmission de valeurs et du sentiment d’appartenance à la république française…)
Conclusion par Mon Capitaine :
Plusieurs choses que je retiendrai de cet entretien :
De la spontanéité, simplicité et du dialogue pour faciliter les relations. Les enfant, ça pardonne pas !
Des règles précises pour canaliser les énergies.
Prendre le temps de la réflexion pour savoir ce qu’on veut vraiment et définir un point clé sur lequel on va concentrer ses efforts.
Merci à toi et au plaisir d’échanger sur le commandement management et l’éducation en général.
REMARQUE:
Quelques échanges réalisés concernant les modalités administratives sur néoprof: armée – Reconversion et années de services dans l’armée – Page 2 (neoprofs.org)
Blog Mon-capitaine.com
Rodolphe, qui tient le blog « mon-capitaine.com « , a un parcours professionnel original: après un début de carrière dans l’armée, il a désormais monté son entreprise de « conseil en management ». Il y montre ainsi une transposition du commandement militaire dans le management d’entreprise.
3 commentaires sur “Le milimaître d’école : militaire et maître d’école.”