
UN DIRECTEUR SUPER ADMINISTRATEUR
La clé OTP (ou aussi « One Time Password ») est un outil digne d’un agent secret, permettant d’accéder à de nombreuses « applications école » de manière sécurisée (mot de passe informatique qui change toutes les minutes, et code pin personnel en plus):
- en particulier le logiciel onde avec tous les renseignements des élèves, et la possibilité d’organiser le parcours de l’élève, leur admission et radiation
De nombreuses autres applications que seul le directeur d’école peut utiliser:
- la gestion et l’organisation des LSU (affectation, récupération…)
- ADAGE – parcours éducatif
- inscription à divers projets (Ecole et Cinéma)
- gestion des personnels : avec notamment les fiches DUER (évaluation des risques professionnels)
- élection de parent d’élève (application ECECA)
- AFFELNET pour le passage au collège
- Faits établissements pour signaler de faits de violence ou autres… et autres enquête de pilotage.
… et encore de nombreuses autres applications essentielles au bon fonctionnement de l’école.
Dans l’esprit, nous avons un outil très bien: sécurisé, rapide, accessible, accès depuis une seule plateforme (Arena), permettant une communication « en temps réelle » à la hiérarchie…
Pour les directeurs qui désirent montrer leur toute puissance et faire valoir leur autorité, c’est aussi un formidable outil, qui donne « les pleins pouvoirs » au directeur. (en total opposition par ailleurs aux réflexions sur le statut de directeur que j’ai pu analyser !)
UN DIRECTEUR SURTOUT PRIS AU PIÈGE!
Dans la pratique, il y a juste un problème qui me semble être une forme d’aliénation du directeur.
La clé OTP est nominative, et l’utilisation de toutes les applications passe par le compte personnel du directeur. Une fois connecté à Arena sur le compte du directeur, on a accès à toutes les informations personnelles du directeurs, I-prof, boite mail personnelle… Ce qui confirme que la clé OTP est personnelle.
On se croirait dans un film de James Bond. (ou peut être dans un sous marin nucléaire?): seule la personne du directeur et aucune autre ne peut accéder aux informations et diverses applications de l’école (euh… Les autres enseignants – qui sont encore des collègues – ne sont pas soumis au secret pro et devoir de réserve?). Ça peut être justifié si on doit actionner un missile nucléaire ou si on possède une information ultra secrète…. Mais ce niveau de sécurisation pour accéder à l’âge d’un enfant ou l’adresse de parents me semble un peu disproportionné.
(j’ai un exemple intéressant des progrès de l’informatique, j’ai galéré plus de 2h pour basculer un LSU d’un élève issu d’une autre académie mais l’application buguait et j’ai eu de nombreux messages et contacts avec l’aide informatique CARIINA.. à l’époque, l’élève venait avec son dossier scolaire et ses anciens livrets et le remettait au directeur (ou directement à l’enseignant) et l’affaire était conclue…)
Personne au monde n’est indispensable… (sauf peut être le directeur d’école)
Dans une entreprise, si l’organisation est bien conçue, personne n’est indispensable. En cas d’absence ou autres problèmes, une tâche doit pouvoir être réalisée par une autre personne (ou au pire par une personne avec une aide téléphonique à distance)…
Et dans l’armée, le système hiérarchique est finalement beaucoup moins autoritaire (administrativement parlant en tout cas) que le système de l’école primaire. D’ailleurs, quand un chef donne les ordres à ses subordonnées, il donne aussi ses propres ordres, ce qui permet aux subordonnés de savoir ce qu’il fait et où il est (et de le remplacer si problème). Le système est donc beaucoup plus transparent. C’est compréhensible notamment au combat : si le chef meurt, il doit pouvoir être remplacé rapidement et la mission doit pouvoir se poursuivre. (néanmoins, le chef fait l’objet de mesures de protection importante, car son expertise ne sera pas forcément égalée d’emblée par le 1er subordonné qui prend sa place).
A l’école primaire, si le directeur est absent, personne n’a la capacité de le remplacer. Mais, en vrai, ce n’est pas très « grave » (ironie bien sûr) : quand il est absent, malade, en formation ou en vacances, il est largement capable de gérer l’administratif à distance, le soir (la nuit ou le week end) ! (Pour le coup, un des slogans courants dans l’armée est effectivement transposable pour le directeur s’il a une charge de travail importante avec courte échéance: « une journée, c’est 24h! »…. D’ailleurs, on peut extrapoler pour le directeur d’école: une semaine, c’est 168h!)
Quelles solutions pour arrêter la blague?
- solution n°1: avoir un secrétaire qui dispose aussi d’une clé OTP et qui soit formé. Ainsi, il peut réaliser les tâches administratives, et préparer le travail pour le directeur dont le rôle est de valider et d’orienter.
- solution n°2: disposer d’une clé OTP qui ne soit pas rattachée à une personne mais à l’école (et au compte mail école). Lorsque le directeur s’absente, il peut transmettre la clé à son adjoint (au fait, il faut aussi créer le poste d’adjoint!)… par ailleurs, adjoint qui bénéficiera également d’une prime et d’une décharge…
- solution n°3: un enseignant avec une fonction d’adjoint dispose d’une autre clé OTP et peut prendre le relai. (ce qui serait le minimum… mais pour le moral d’un groupe, mieux vaut taper sur une seule personne-le directeur- plutôt que sur l’ensemble… Même si « les Nuls » pensent l’inverse)
2 commentaires sur “Clé OTP et Arena, exclusivité de la gestion administrative par le directeur…”