Entrainement, entraide et suivi personnalisé

Classe sereine, chacun à sa place, chaque élève qui travaille à son niveau, qui aide son voisin, avec un retour du travail réalisé quasi immédiat, un maître qui organise le fonctionnement de classe, qui explique les erreurs, accompagne…. Voilà une partie des ingrédients permettant une réussite pleine des élèves, une ambiance sereine du groupe.

Mirage « pédagogiste » dans une structure aseptisée avec des élèves triés et effectif réduit? non, juste quelques astuces et une organisation de classe adaptée…

Des entrainements et travaux qui doivent avoir un intérêt pour la progression des élèves

Je vois dans certaines classes des travaux réalisés par les élèves avec une correction qui n’est apportée qu’à la fin du cours… (voir avec des corrections de « copies » rendues de manière différée, le jour même, le lendemain, voire la semaine d’après)… Quel intérêt? très limité je pense … (sauf évaluatif… mais même pour des évaluations, ça peut rester intéressant d’avoir un retour rapide)

« On apprend de ses erreurs », nouveau crédo entendu un peu partout – avec le (gros) mot « faute » prohibé, renvoyant à la Faute d’Adam et Eve… qui pourrait traumatiser inconsciemment les élèves.

Je suis en tout cas d’accord pour que l’erreur soit utilisée comme moyen d’apprendre plutôt que comme moyen de « sanctionner ». Mais plutôt qu’une bienveillance béate, il faut surtout que les élèves puissent prendre connaissance de leurs erreurs rapidement (quand ils ont encore l’énoncé en tête…) et comprendre leurs difficultés et pouvoir ensuite revenir dessus….

(d’ailleurs, en maternelle, avec les livrets de réussite, la notion d’erreur semble être passée du côté du tabou… Je ne vois pas comment on peut progresser, si on ne connaît pas ses difficultés…)

Quelle organisation simple à mettre en place? Cas d’une séance de consolidation d’apprentissage: (testé en CE2, CM1 et CM2… et validé!)

1. consignes (collective) à l’oral et exemple pour vérifier si consigne comprise. (On peut aborder les consignes de l’ensemble des exercices prévus en une seule fois). Par ailleurs, pour vérifier que la consigne est comprise, on peut aussi faire le « test du couillon » (bien connu à l’armée…. on vérifie avec un seul élève -le plus en difficulté – s’il a compris… et si oui, le reste de la classe devrait s’en sortir)
   
2. Travail autonome de l’exercice 1, puis comparaison avec voisin (ou élève tuteur ou « élève moniteur d’atelier »)

• Autocorrection de chaque élève à partir de fiche de correction (pour des exercices avec une seule réponse possible) – mettre à disposition des fiches corrections aux différents coins de classe de manière à éviter les attentes pour la correction. Exiger que les élèves ne viennent qu’avec un stylo vert (ça évite la triche). Enfin, si erreurs et incompréhension, demander aux élèves de venir voir l’enseignant.

• Pour des exercices avec plusieurs réponses, des travaux d’écriture… la correction peut se réaliser soit en différée, soit par le maître au fur et à mesure, soit éventuellement par un élève moniteur d’atelier (nécessite d’avoir identifier au préalable les élèves qui maîtrisent + cours dédié sur le tutorat)

3. Après (auto) correction de l’exercice 1, passage à l’exercice 2. Etc.

Rôle du maître dans le suivi (en plus de l’organisation de classe, préparation péda et didactique…)

Le maître a ainsi plusieurs possibilités d’intervention:

• passage dans les rangs et essaye d’identifier les élèves qui ont besoin d’aide

• « système de fil d’attente » pour une correction individualisée (on peut reprendre mon système d’organisation de classe – article « organisation spatiale modulable« … (Et pour ceux qui pensent que c’est à l’enseignant de se lever et aller vers les élèves, je pense que de temps en temps, ce n’est pas plus mal que les élèves bougent et se dégourdissent un peu).

Attention, ce système peut fonctionner en classe entière uniquement si la correction ne demande pas trop d’explications. Sinon, fonctionner par 1/2 classe avec un groupe qui réalise un travail plus autonome.*

• En général pour les derniers exercices, ils sont réalisés sur le cahier du jour et corrigés sur le temps du midi. Les élèves prennent connaissance des erreurs en début d’après-midi et reprennent leurs erreurs puis de nouveau correction individualisée (avec explication). De manière à travailler avec une moitié de classe, une partie des élèves copie le travail à la maison.

SIMPLE, EFFICACE, EXCELLENTE AMBIANCE DE CLASSE ET PROGRESSION DE TOUS LES ÉLÈVES. (« y a plus qu’à » !!)